Il n’y a toujours pas de “mécanique de rattrapage”, a expliqué Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) lors d’une conférence de presse, alors même que les indicateurs sont au vert: “le revenu des ménages progresse” et “les conditions de l’accès au crédit restent favorables”, notamment avec la prolongation du prêt à taux zéro.
Entre juillet et septembre, les promoteurs, l’une des deux grandes branches du logement neuf avec les constructeurs de maisons, ont vendu 28.247 logements, soit 3% de moins qu’un an plus tôt. Mais comparé au niveau d’avant-crise, la baisse s’élève à 23,2%.
L’année 2019 n’avait pas non plus été exceptionnelle pour le logement neuf: avec les élections municipales 2020 qui arrivaient, le nombre d’autorisations de permis de construire avait chuté, un phénomène cyclique habituel pour le secteur.
Le logement neuf reste donc en berne et ces chiffres “ne sauraient masquer la pénurie désormais manifeste de logements adaptés aux besoins des ménages”, a alerté la FPI.
Concrètement, “en rythme annuel, les maires autorisent aujourd’hui 50.000 logements collectifs de moins qu’en 2017. Si la reprise nous échappe, c’est donc le résultat d’un choix collectif implicite et subi, celui de la rareté du neuf dans les villes attractives”, développe la fédération.
“Le vrai sujet c’est l’acceptabilité de l’acte de construire”, estime son président, qui constate une réticence des maires découlant du blocage des populations à accepter de nouvelles constructions dans leurs environs.
“Nous attendons de l’Etat qu’il incite fortement les maires à reprendre les stylos pour signer les permis de construire”, a dit M. Boulanger, saluant toutefois le renforcement des aides aux maires bâtisseurs.